En mémoire aux victimes tutsi
A la veille du 20ème anniversaire commémoratif du génocide perpétré contre les tutsi en avril-juillet 1994, les Forces démocratiques unifiées FDU-Inkingi rendent hommage et s'inclinent devant la mémoire des plus de 500.000 victimes tués systématiquement pour le seul fait de leur appartenance à l'ethnie tutsi sur ordre des caciques de l'ancien régime et de leurs milices Interahamwe et Impuzamugambi. Les FDU-Inkingi ne condamneront jamais assez ce racisme, négation extrême du droit à la vie et à l'humanité des victimes qui a eu lieu dans notre pays, le Rwanda.
Elles se félicitent de l'arrestation ainsi que du jugement des principaux auteurs présumés du crime des crimes par le Tribunal pénal international sur le Rwanda. Les FDU-Inkingi regrettent en même temps que certains criminels supposés courent toujours et ne sont pas inquiétés par la justice. Elles pensent en particulier aux auteurs de l'attentat aérien qui a coûté la vie au Président rwandais Juvénal Habyarimana et à son homologue burundais, le président Cyprien Ntarayamira, attentat terroriste unanimement reconnu comme l'élément déclencheur du génocide.
En pensée avec les autres victimes rwandaises oubliées
La pensée la plus émue et profonde des FDU-Inkingi va également aux autres rwandais, victimes de crimes contre l'humanité, oubliés et tués par des responsables de l'ancienne rébellion victorieuse du Front Patriotique Rwandais – FPR et du régime actuel. En effet, au moment de la reprise de la guerre par le FPR après l'attentat contre l'avion présidentiel et en même temps que débutait le génocide dans la partie contrôlée par le régime en place à l'époque, des troupes du FPR ont tué des centaines de milliers de gens dans l'espace territorial qu'ils contrôlaient. Après leur victoire et jusqu'en 1998, des éléments de la nouvelle armée ont tué des hutu dans des camps de réfugiés, jusqu'à poursuivre certains sur des milliers de kilomètres dans la forêt équatoriale congolaise. Ces crimes ont été qualifiés par les Nations Unies de possible génocide. Les victimes crient justice et méritent la même attention judiciaire que les victimes tutsi. Les FDU-Inkingi regrettent qu'aucun tribunal international n'ait été constitué pour poursuivre les auteurs.
Droit à la mémoire, devoir de mémoire
Afin de lutter contre le négationnisme et contre l'oubli, les FDU-Inkingi saluent que chaque année au cours du mois d'avril des contre-feux mémoriels des victimes tutsi sont allumés. Il est indispensable en effet, que la nation rwandaise entière reconnaisse la mémoire des victimes et que les rescapés tutsi témoignent de leurs souffrances, revendiquent et transmettent la mémoire de leurs aïeuls. En même temps, les FDU-Inkingi ne comprennent pas qu'on exige de tous les rwandais le respect et le devoir de mémoire des seules victimes tutsi et qu'on refuse le droit à la mémoire aux autres victimes. Pour les FDU-Inkingi, il ne doit pas exister de discrimination dans le souvenir entre les victimes. Ces dernières, aussi bien du génocide tutsi que des crimes contre l'humanité commis contre d'autres groupes nationaux, se valent et méritent la même considération. Il s'agit en effet, de crimes massifs, tout autant horribles qu'imprescriptibles.
Nécessaire réconciliation
La justice pour tous, la demande de pardon des criminels, la reconnaissance de la souffrance, le droit à la mémoire et le devoir de mémoire de toutes les victimes des composantes nationales, la prise de conscience de tous les parents des victimes qu'ils sont instrumentalisés et manipulés par les extrêmes de leurs bords ethniques, enfin, le nécessaire pardon par les survivants, constituent les fondements d'une véritable réconciliation nationale pour un peuple qui doit vivre ensemble et désireux de composer un projet d'avenir ensemble.
A toutes les victimes de la tragédie rwandaise, les FDU-Inkingi se baissent bien bas.
Fait à Lausanne, le 6 avril 2014.
Dr. Nkiko Nsengimana
Coordinateur des FDU-Inkingi
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